1er congrès du REF le 22 mai 1927 au palais
d’Orléans
6 – F8JU Vidrequin, 7 – SWL R-357, 8 – F8LHA,
10 – F8AD Roussel, 11 – FA8RY, 12 – FA8AY Thuillier, 13
– F8JF Pepin, 14 - F8AH Vrain, 15 – F8EX Perray, 16 – F8FC Teruyck, 22 – F8KU Tabay, 24
– F8ES Varinois, 25 – F8RK, 27 – F8LN Raoul, 32
– F8PY, 33 – F8FT Arronshon, 34 – F8FK Gagniaud, 41 – F8EF Auger, 42 – F8FR Dubs, 46
– F8BK Voisembert, 52 – F8FD Reyt, 53 – F8WY, 56
– F8OL Revirieux, 57 – F8AM Lemonier, 58 – F8HB Chassany, 59 – 8DOT, 60 – F8KQ
Lussiez, 61 – G5KU, 62 – F8MZ Bepois, 67 – F8EX Denima, 68 – F8BP Veuclin, 69 – F8JC Groizelier, 70 – F8EM Mezzger, 71 –
F8CA Audureau, 72 – F8JN Levassor, 73 – YL F8QQ Jamas, 74 – F8AB Deloy, 75 – F8GL Lefebvre, 76 – F8DI Martin, 77 – F8BU
Larcher, 79 – 8AKL, 80 – F8TH Halphen, 81 – F8FLT, 82 – F8JN
Carrot.
Introduction
Lorsque l'on regarde des revues anciennes, on trouve souvent
des listes d'anciens indicatifs. Malheureusement il n'existe pas, à ma
connaissance, une nomenclature donnant la liste de toutes ces anciennes stations.
Aussi possédant une grande collection de revues et livres anciens j'ai
décidé d'essayer de l'établir.
Pour établir la liste des 8 qui deviendront F8 à
partir de 1929, je me suis servi des informations publiées dans les revues
telles que le journal des 8, l'Antenne, le Haut-Parleur, la revue du REF,
la revue Radio-Electricité, l'Onde Electrique, les almanachs, les nomenclatures,
les Call Book et divers livres et annuaires …. L'informatique va permettre sous
Excel de créer une ligne pour chaque station et des colonnes pour chaque
année permettant de recueillir les renseignements année par année.
Les divers recoupements ont, je l'espère, permis d'éviter des
oublis et des erreurs nombreuses.
Les indicatifs
En 1914 on compte 23 postes privés expérimentaux
autorisés à transmettre dans des tranches horaires bien définies 2 h - 7 h,
9 h - 10 h 45, 17 h - 19 h.
C'est l'arrêté du 18 Juin 1921 qui va établir
les règles pour les postes radioémetteurs pour essais ou expériences.
Les premiers indicatifs officiels pour des stations émettrices privées
sont attribués, suite aux demandes, en septembre 1921, ceux-ci
commencent par le chiffre 8, car les opérateurs sont presque tous passés
au 8ème génie qui alors formait les militaires dans le domaine
des transmissions.
Ces autorisations sont attribuées pour 6 mois et
un an à partir de 1930 grâce aux efforts des délégués
du REF, ce qui explique la présence parfois de plusieurs titulaires la
même année. Dès l'abandon d'un indicatif, celui-ci est réatribué,
ceci complique l'identification d'un titulaire. Les stations privées
commerciales ont aussi le même type d'indicatif (comme 8 HQ la société
d'encouragement pour l'amélioration des races de chevaux en France !)
et ce n'est qu'en 1940 que les stations privées commerciales auront F4
et F2 comme préfixe, laissant le F8 pour les seules stations amateurs
appelées aussi expérimentales.
En 1923, la liste va de 8 AA à 8 CR, dans la liste
de 1924 on trouve de 8 AA à 8 FM. En 1926 les indicatifs 8 OA
à 8 OZ sont réservés à l'Office National
Météorologique (mais redistribués aux OM en 1934).
En 1927 8 AA à 8 LO et 8 MA, MB, MC pour le Maroc (8 MA à
8 MZ, 8 NA à 8 NZ, sont réservés à l'Office
Marocain des PTT, jusqu'en 1932). Quelques uns ne sont
pas encore utilisées (O, N, Q,…). Dès l'abandon d'un indicatif
8xx, celui-ci est réatribué parfois dans la même année.
En 1933, les F3 se mêlent aux F8. Attribution de AE pour l'Afrique
Equatoriale, de F3I pour l'Indochine, de F3M pour la Martinique et F4 pour la Tunisie.
En 1934, attribution de FB8 pour Madagascar, des F8 et F3 pour l'Algérie,
on réatribue les 8 O jusque là réservés à
l'ONM.
En 1935, attribution de F3MDT en Martinique, FA pour l'Algérie (mais
on continue d'utiliser aussi F8 et F3), CN8 pour le Maroc.
En 1936, attribution de FT4 pour la Tunisie, F8YL, F3MDT devient FM8AD,
F8ZZ est attribué.
En 1937, attribution de FU pour les Nouvelles Hébrides.
En 1939, sans doute pour de bonnes raisons, l'administration
ne transmet plus la liste des nouveaux indicatifs !
En 1946, les F9 font leur apparition. Peut être
ont-ils été autorisés juste avant le début de la
guerre et l'arrêt des émissions qui reprendront en juillet 1946 ?.
Les F7 ont été attribués aux militaires alliés
et F0 aux étrangers civils présents en France. (D5 pour
les militaires français en Allemagne).
En décembre 1923, l'ARRL propose de remplacer
le signe intermédiaire "de" entre les indicatifs par des lettres représentant
le pays: A Australie, C Canada, F France, G Grande
Bretagne, I Italie, …., R Argentine, S Espagne, U
Etats-Unis.
L'appel devient donc "1AW 1AW 1AW uc 9AL 9AL 9AL",
la station US 1AW (u) est appelée par la station Canadienne 9AL (c).
Celle-ci répondra "9AL 9AL 9AL cu 1AW 1AW 1AW" . C'est pour
cette raison que ces premiers préfixes amateurs sont aussi appelés
"Intermédiaires".
La Grande Bretagne, qui n'avait pas appliqué ce plan,
imposait d'utiliser les préfixes internationaux devant l'indicatif :
"F8AB F8AB F8AB de G2SH G2SH G2SH k".
En août 1924, B Belgique et D Danemark
sont ajoutés à la liste. En octobre 1925 celle-ci s'allonge
et l'on remarque H Suisse, E Espagne (changé en Juin 1925)
car S est utilisé par les pays Scandinaves .
En Janvier 1927, la liste complète est publiée
dans le QST. Elle est modifiée car l' "Intermédiaire" comporte
désormais deux lettres, la première indiquant le continent : E
Europe, A Asie …. D'où les EF pour la France.
La conférence Radioélectrique internationale
de Washington en Octobre 1927 va fixer les indicatifs des stations expérimentales :
"ils devront être constitués d'une à deux lettres indiquant
la nationalité de la station et consistant le préfixe,
suivie(s) d'un seul chiffre et d'un groupe de trois lettres au plus". Ces
règles devront entrer en vigueur au 1er Janvier
1929.
Les préfixes sont ceux que nous connaissons aujourd'hui
exceptés : CR colonies portugaises, OU Danemark, RV
Perse, RX Panama, RY Lituanie, TS Sarre, UH Arabie
Saoudite, UL Luxembourg, UN Yougoslavie, UO Autriche, YH Nouvelles Hébrides, YM Danzig.
En 1930, le journal des 8, (J des 8 N°305 et 306), publie
encore une liste des "Intermédiaires" avec EAR pour l'Espagne,
FM pour l'Algérie et l'Afrique du Nord, FK Zanzibar, FR les îles Canaries.
En 1931, on parle de lettres de nationalité.
On remarque le très grand nombre d'abandon d'autorisation
après la deuxième guerre mondiale (le matériel avaient
été remis aux autorités en 1939), ce qui explique la redistribution
des F8 dans les années 1950 – 1970. J'ai volontairement adopté
l'année 1939 comme date d'abandon d'un indicatif quelque soit la date
réelle du décès de l'opérateur durant la guerre
ou du non renouvellement des émissions qui ont été reprises
en 1946.
Certains OM ont eu plusieurs indicatifs, ils sont mentionnés
lorsque l'information est connue, mais l'absence de prénom parfois rend
l'information difficile. Devant des indicatifs ayant des noms ou des noms et
prénoms identiques, s'agit t'il de la même personne ou d'homonymes
ou de personnes de la même famille ? Les indicatifs 8 avec deux ou trois
lettres sans indication de date concernent l’indicatif utilisé avant
la licence officielle.
Les adresses
Les adresses sont celles: lorsque le titulaire de l'indicatif
est trouvé dans une liste, donc en général près
de la date d'autorisation, mais les changements d'adresse ne sont pas indiqués,
certains OM ont beaucoup voyagé, ce n'est pas la dernière adresse
qui est mentionnée.
Les dates
La date du début d'utilisation de l'indicatif est en
général assez juste car signalée dans les nouvelles autorisations.
Les difficultés sont parfois multiples: absence de prénom dans
les anciennes listes, fautes dans l'orthographe des noms propres, abandon et
reprise d'un indicatif, erreurs dans les publications, non indication de l'abandon
d'un indicatif. Les dates ne peuvent être précises, car signalées
dans le mois de février par exemple on ne peut savoir s’il s’agit d’une
attribution l’année précédente ou l’année en cours.
Lors des décès on remarque parfois que le titulaire figure toujours
l’année suivante et même deux ans après son décès
dans les listes des titulaires. Les dates indiquées sont donc en général
à plus ou moins un an.
Second opérateur ou opératrice
Elles sont souvent mentionnées lors de l'attribution,
mais disparaissent presque toujours dans les listes suivantes, les renseignements
sont donc très incomplets concernant les dates d'opérations sous
l'indicatif principal , des second opérateurs (opératrices).
Signes
- devant la date signifie "avant" lorsque l'on manque
d'un renseignement précis.
+ après la date signifie "après": soit que l'indicatif
est toujours utilisé par le titulaire, soit que l'information de la date
précise manque, celle-ci est postérieure à l'année
indiquée.
Malgré cela, j'espère que cette liste sera la
plus juste possible et sera ajustée avec vos informations qui sont les
bienvenues.
Ces 1860 radioamateurs, au vrai sens du terme, sont ceux grâce à
qui nous pouvons aujourd'hui exercer notre loisir, je pense qu'il était
bon de les sortir un peu de l'oubli et de les remercier pour tout ce qu'ils
ont fait pour nous.
La redistribution des indicatifs
Avec la combinaison des 26 lettres de l’alphabet, on ne peut former
que 676 indicatifs. Aussi dès la disponibilité d’un indicatif,
celui-ci était redistribué, on va donc trouver de nombreux OM
avec les mêmes compositions de lettres.
Voici la répartition de cette distribution :
Indicatif unique 112 fois (114 fois avec F8REF et F8KEC) Distribué
2 fois 209 - Distribué 3 fois 190 - Distribué 4 fois 112
- Distribué 5 fois 38 - Distribué 6 fois 11- Distribué
7 fois 4
On trouve donc de nombreux indicatifs redistribués 2 à
4 fois, mais aussi pour les plus anciens 6 fois, ce qui entraîne que la
connaissance d’un indicatif n’est alors pas suffisante pour identifier son titulaire.
Les nouveaux indicatifs
La distribution des indicatifs officiels a commencé
en septembre 1921, mais bien sûr peu d’OM avaient fait leur demande
avant cette date, puisque l’information datait de juin 1921.
Il faut en effet attendre 1927 (avec l’appui du Journal
des 8 et du REF), pour voir les OM demander des indicatifs officiels, car les
"Noirs" sont alors plus nombreux que les officiels. Cela conduit
à des problèmes de relation entre les stations !
Le graphique montre l’augmentation du nombre d’indicatifs officiels
cumulés. Commencé surtout vers 1926 il se poursuit jusqu’en 1935.
La pénurie d’indicatifs disponibles va alors entraîner une refonte
globale des indicatifs et l’apparition des FA, CN, F3.
L’évolution du nombre des indicatifs
F8
Dans les années 20, on assiste au développement
de la TSF. C’est l’apparition des stations commerciales pour le grand public,
et dans le domaine amateur, des liaisons à grandes distance sur les ondes
courtes suite au succès des essais transatlantiques. Ceci se retrouve
dans le recrutement des radioamateurs, la revue du REF va développer
et transmettre les informations techniques nécessaires et l’on voit le
nombre d’OM progresser rapidement dans ces années.Dans les années 30 on assiste à une stagnation
relative, de nombreux indicatifs nouveaux sont disponibles, avec la nouvelle
structure apparue en 1935, les F8 sont redistribués et les nouveaux F3
augmentent le nombre des nouveaux amateurs.L’arrivée de la IIéme guerre mondiale va stopper
cet élan, beaucoup de F8 payeront un lourd tribu, en raison de leur courage
à servir les transmissions des résistants et des armées
françaises. Le nombre de F8 va alors fortement diminuer et beaucoup d’OM
ont perdront leur matériel confisqué durant la guerre et ne renouvelleront
pas leur licence.
Dans les années 50 les indicatifs F8, dont nombreux
sont disponibles, vont être redistribués, leur nombre augmente
alors presque jusqu’à la saturation et l’on voit l’apparition des F2.
Dans les années 60 les indicatifs F8 ne sont alors plus systématiquement
redistribués et le nombre de leurs titulaires baisse régulièrement
soit avec l’arrêt de l’activité par l’OM soit surtout par les décès,
car 30 ou 40 ans se sont déjà écoulés pour les premiers
OM.
Dans les années 2000 on relevait encore près de 200 OM possédant
un indicatif F8.
Le temps d'utilisation des indicatifs F8
Dans les années 20, la licence n’était délivrée
que pour 6 mois, aussi les membres du REF se sont occupés rapidement
d’une augmentation à un an obtenue en 1930.
De nombreux OM ont pensé que l’émission d ‘amateur
était un loisir comme les autres permettant de converser à distance.
Ils ont découvert rapidement que c‘était en réalité
un moyen d’expérimentation. Au début les récepteurs et
les émetteurs n’étaient pas disponibles commercialement, il fallait
tout construire : difficulté pour se fournir en composants et nécessité
d’un bagage technique pour fabriquer les composants, comme de nos jours la licence
n’est pas pour " causer dans le poste " mais expérimenter.
Beaucoup d’OM ont alors renoncé après des essais laborieux, seuls
les plus tenaces ont continué.
Le graphique montre bien que beaucoup d’OM ont alors abandonné dans
les 2 à 5 premières années, après 10 ans de radioamateurisme
le noyau reste stable et l’on constate que beaucoup d’OM ont été
actifs entre 40 et 55 ans.
Soit ce sont ceux qui ont commencé étant jeunes dans les années
1930, soit se sont ceux qui ont débuté lors des années
50 avec la redistribution des indicatifs F8.
On doit particulièrement féliciter les OM ayant dépassé
les 70 ans de radioamateurisme ce sont :
8 BTT |
CHEVAILLER Raymond |
8 RQ |
ROY Guy |
8 LS |
MARIE Roger |
8 PA |
GOUBET André |
8 TM |
AUBRY Lucien |
8 KJ |
SOULIE Raoul |
8 XB |
LINE Pierre |
8 KC |
GODEFROY Alain |
8 OQ |
PINAIRE Henri |
8 EO |
BEVIERRE François |
8 SI |
MENC Roger |
8 YV |
BARTHES Roger |
8 LX |
NAINTRE Yves |
|
DESGRANGES Georges |
Beaucoup nous ont malheureusement quitté ces dernières
années après cette longue présence dans le milieu amateur,
souhaitons encore de nombreuses années d’activité à ces
anciens fidèles
Peut-être qu’au début en raisons des difficultés
évoquées il n’était pas facile de demeurer amateur. Le
graphique ci-après montre la durée de la licence F8 en fonction
des années de début.
Si le temps moyen des licences est de l’ordre de 10 ans, au
début des années 20, cela est surtout dû aux pionniers qui
ont servi de guides durant de nombreuses années. On observe qu’après
l’engouement des débuts de la TSF, les OM restent plus passionnés ;
15 ans à la fin des années 20. Puis à partir des années 30 on constate une durée
moyenne de licence de 25 ans qui ne change plus, ce sont maintenant des amateurs
bien motivés par l’aspect technique et l’expérimentation qui deviennent
des OM et cela constitue certainement leur principal loisir.Voilà l’histoire des précurseurs dont vous trouverez
la liste ci-après. Avec le concours de nombreux OM qui doivent tous être
remerciés pour leur contribution, il a été possible d’illustrer
ces indicatifs par des cartes QSL et des photos. Après le long travail (de bénédictin),
ces noms qui m’étaient jusqu’alors inconnus me sont devenus familiers
et peu à peu leur mémoire et leur présence devient plus
réelle.
C’est là une juste reconnaissance à leur mémoire
pour les efforts qu’ils ont accompli, afin que nous soyons nous aussi aujourd’hui
des OM.
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